Juillet 2011

Les richesses naturelles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

Un projet international de conservation a réuni des botanistes et des scientifiques du Moyen-Orient et de l´Afrique du Nord - Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Territoires Palestiniens Occupés, Syrie et Tunisie - dans un objectif de délimiter les sites de haute importance pour la conservation dans la région.


La nouvelle étude publiée le 1er Juin conjointement par le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l´UICN, Plantlife et WWF qui s´intitule Zones Importantes pour les Plantes en Méditerranée méridionale et orientale : Sites prioritaires pour la conservation, a démontré qu´il y a plus de 200 zones importantes au niveau international en terme de flore sauvage dans cette région, qui rivalisent avec celles qui existent en Europe et en Asie par leur richesse en espèces et la variété extraordinaire de la vie sauvage. Dans beaucoup de ces pays, les paysages si riches en espèces sont également une source essentielle des moyens de subsistance.


207 Zones Importantes pour les Plantes (ZIP) ont été incluses pour la première fois dans le rapport, dont 33 en Syrie, 20 au Liban, 20 en Egypte, 21 en Algérie, 13 en Tunisie et 5 en Libye. Des équipes de scientifiques provenant de 11 pays du sud et de l´est de la Méditerranée ont pris part à ce projet. Ils se sont réunis lors d´ ateliers de travail pour examiner les résultats et collaborer à la réalisation d´une évaluation rapide des plantes sauvages et des zones riches en flore et en faune dans la région.


75% des 207 ZIP hébergent des espèces endémiques au niveau local : espèces qui se trouvent uniquement dans un pays ou un secteur géographique. Des Zones Méga endémiques (avec plus de 20 espèces limitées à de petits secteurs géographiques) ont été identifiées en Algérie, au Maroc, au Liban, en Syrie et en Libye, ce qui signifie qu´elles sont extraordinairement riches en diversité de fleurs et de plantes sauvages.


Le rapport est le résultat d´une coopération sans précédent entre des botanistes et des scientifiques des pays participants. Les données recueillies permettent de combler les lacunes dans les connaissances disponibles sur les zones importantes en Méditerranée pour les plantes sauvages et leurs habitats, y compris les forêts, et peuvent servir d´outil aux gouvernements et aux conventions internationales afin de concentrer les efforts sur des zones prioritaires pour la conservation. Beaucoup de ces pays passent actuellement par une période d´instabilité politique et de conflits, mais à long terme, les ressources naturelles et les zones riches en faune et flore sauvages restent vitales pour la santé, en tant que sources de revenue et pour le bien-être général de la population locale.


Al Jabel Al Akhdar, située près de la ville de Benghazi, est une Zone Importante pour ses Plantes. En Libye, c´est le lieu le plus riche en plantes sauvages, avec 1400 espèces, et c´est également la région la plus importante pour la culture des céréales, des fruits et des légumes. La moitié des plantes endémiques de Libye croissent uniquement dans cette zone. Des lieux uniques et similaires présentant un nombre important de plantes endémiques existent aussi en Syrie, au Liban et au Maroc, et certains sont essentiels en tant que source de revenues pour la population locale.

Les principales menaces pesant sur ces Zones Importantes pour les Plantes sont le surpâturage (qui affecte 67% des zones), la déforestation, le développement du tourisme, l´agriculture intensive et la cueillette non rationnelle de plantes à des fins médicinales et culinaires. Dans le futur, les partenaires continueront à appuyer les botanistes, les conservationnistes et les communautés locales des IPA dans la région pour que ces lieux critiques au niveau botanique et pour la vie sauvage puissent être sauvés et gérer pour l´utilisation et le bénéfice des générations futures.


Le projet - conduit par l´UICN, Plantlife et WWF et financé par l´Agence française de Développement à travers le Fonds de Collaboration pour les Écosystèmes Critiques (Critical Ecosystem Partnership Fund en Anglais) - vise à prendre les premières mesures pour la conservation de ces richesses naturelles.



Plus d'information: marcos.valderrabano@iucn.org

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