L'ultime conférence PEGASO a eu lieu à Antalya (Turquie) du 14 au 17 janvier, réunissant un grand nombre d'instituts et de réseaux concernant la Méditerranée et la mer Noire, ainsi que des représentants des initiatives de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) dans d'autres mers régionales. PEGASO est un projet de collaboration entre 25 partenaires qui ont travaillé ensemble pendant plus de quatre ans sous la coordination de l'Université Autonome de Barcelone, afin d'élaborer des approches novatrices communes visant à soutenir les politiques intégrées pour l'espace côtier, marin et maritime des bassins de la Méditerranée et de la mer Noire.

Le Protocole GIZC de la Convention de Barcelone a été le moteur du projet PEGASO. La communauté PEGASO (chercheurs en GIZC, professionnels, décideurs, etc.) a travaillé en collaboration pour obtenir, en tant que réalisation principale, une plateforme de gouvernance partagée pour la GIZC visant à rapprocher les communautés de scientifiques et les utilisateurs finaux, de manière plus poussée que les passerelles traditionnelles. La plateforme de gouvernance a été créée sous forme de réseau et de forum où les personnes véritablement intéressées par la mise en œuvre efficace de la GIZC ont pu partager leurs connaissances et leur expérience, et tester de nouveaux outils de gestion et de planification. Ce type d'initiative commune reposant sur l'approche écosystémique et sur le travail en collaboration porte le nom de « gestion adaptative ».

Selon Françoise Breton, partenaire responsable au sein de l'Université Autonome de Barcelone, « le projet PEGASO a permis de soutenir la mise en œuvre du Protocole GIZC en Méditerranée et a contribué à l'élaboration de politiques similaires en mer Noire, tout en établissant une passerelle entre la science et le processus décisionnel ».

PEGASO a également développé des OUTILS afin de mieux examiner les questions conflictuelles, concernant notamment le changement climatique, la vulnérabilité aux risques et l'adaptation (indicateurs, méthodes de comptabilité, modèles et scénarios), en répondant précisément aux différents articles du Protocole. Ils ont été testés et validés selon une approche à échelles multiples pour une évaluation régionale intégrée grâce à plusieurs sites pilotes pertinents. Tous ces outils sont disponibles sur le site Web PEGASO et ont servi à créer un certain nombre de fiches méthodologiques relatives aux indicateurs en différents lieux, ainsi qu'un atlas pour la Méditerranée et la mer Noire.

En soutien à l'ensemble du processus PEGASO, une infrastructure de données spatiales (IDS), dans le cadre de la directive INSPIRE, a été créée pour organiser et normaliser le partage des données spatiales à l'aide d'un écran de visualisation cartographique interactif, pour les rendre disponibles sur la plateforme de GIZC, et pour communiquer tous les résultats du projet aux utilisateurs finaux et aux parties intéressées.

En outre, PEGASO s'est efforcé de mettre en place des mécanismes durables et solides, pour la mise en relation des parties prenantes et le développement des capacités, de manière à promouvoir le transfert des connaissances et leur diffusion (N-S ; S-N ; N-N).

Tout au long de sa durée, le projet PEGASO a mobilisé environ 800 parties prenantes en Méditerranée et en mer Noire, qui ont su travailler en collaboration tant au niveau régional que sur les sites CASE. Le projet PEGASO se termine à présent mais son caractère innovant et créatif a permis aux parties prenantes de partager, de manière préliminaire, des connaissances communes avec les scientifiques. Cette pratique a donné naissance à un nouveau savoir-faire en matière d'échange de données, et de dialogue entre les décideurs et les responsables locaux et nationaux, favorisant la collaboration entre ces différents univers professionnels dans un esprit de convergence.

Pour plus d'informations : Françoise Breton

Photo : Participants lors de l'ultime réunion PEGASO à Antalya (Turquie).