TRAVAUX ET PRINCIPALES RÉALISATIONS DU PROGRAMME

The IUCN Global Programme 2013-2016 and 2017-2020

Les trois grands domaines de travail définis par le Programme mondial de l’UICN, ainsi que les priorités identifiées par les Membres de l’UICN et ses partenaires en Méditerranée constituent le cadre des projets et des activités du Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN sur une période de quatre ans. Ces projets et activités sont développés et mis en œuvre par le Secrétariat du bureau de Malaga et, au cours des deux dernières années, ont bénéficié du soutien et de la participation de 203 organisations Membres de l’UICN et 1600 experts des commissions de l’UICN.

CONSTRUCTION D’UN AVENIR DURABLE EN MÉDITERRANÉE

Prenant appui sur la vision de l’UICN, « un monde juste qui valorise et conserve la nature », le travail de l’UICN-Med en 2014 et 2015 est présenté ci-dessous en fonction des principaux domaines du Programme mondial de l’UICN pour 2013-2016. En plus du Programme méditerranéen de l’UICN, les résolutions et recommandations adoptées par les Membres de l’UICN lors du Congrès mondial de la nature de 2012 à Jeju et affectant directement la Méditerranée, ont également guidé l’action des Membres et partenaires de l’UICN dans la région, en particulier les résolutions et recommandations suivantes :


La structure « Un seul Programme » de l’UICN s’accompagne aujourd’hui d’un nouveau programme de travail stratégique en collaboration avec la Fondation MAVA, celle-ci étant devenue l’un des principaux donateurs apportant son soutien au bureau de l’UICN pour la Méditerranée. Ce nouvel accord inclut des travaux dans les domaines prioritaires suivants :

De plus, le Forum Régional de Conservation en Afrique du Nord de l’UICN, qui s’est tenu au Caire (Égypte) en octobre 2015, a permis de rassembler les recommandations et priorités des organisations régionales et des Membres de l’UICN (ONG et gouvernements) concernant le nouveau programme de travail sous-régional pour l’Afrique du Nord, qui sera adopté en 2016 et qui renforcera la présence des partenaires et travaux de l’UICN dans la région.

  • Ligne stratégique 1 : Optimiser la coopération et la coordination entre toutes les parties prenantes méditerranéennes, afin d’influer sur la gouvernance et les processus institutionnels pour une conservation efficace et une gestion durable de la biodiversité méditerranéenne et des ressources naturelles.
  • Ligne stratégique 2 : Améliorer les connaissances sur la biodiversité et la gestion des zones importantes pour la conservation de la biodiversité dans la région méditerranéenne.
  • Ligne stratégique 3 : Encourager la création de réseaux, le renforcement des capacités et l’échange d’expériences pour une conservation efficace des systèmes socioécologiques et culturels méditerranéens.
  • Ligne stratégique 4 : Donner à la société civile les moyens d’agir en faveur de la conservation, de l’utilisation durable et de la restauration des ressources naturelles grâce à des solutions basées sur la nature.
  • Ligne stratégique 5 : Promouvoir la conservation de la nature grâce à des informations innovantes et des outils de communication, pour répondre à la nécessité continue de prendre des décisions écologiquement rationnelles et de partager efficacement les connaissances sur le statut de la biodiversité méditerranéenne.

VALORISER ET CONSERVER LA NATURE

AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DE LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE ET DE SES TENDANCES

LISTES ROUGES DES ESPÈCES AU NIVEAU RÉGIONAL

De nouvelles Listes rouges des espèces menacées pour la région méditerranéenne sont en préparation et concernent environ 3800 espèces terrestres et marines évaluées depuis 2011 par le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN, avec le soutien d’experts issus de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN, de l’Unité de la liste rouge et du Programme marin mondial d’évaluation de l’UICN. Parmi toutes les espèces étudiées, les résultats de ces nouvelles Listes rouges méditerranéennes des espèces menacées révèlent le statut, la répartition géographique et les principales menaces concernant 426 papillons, 500 coléoptères saproxyliques, 232 bousiers, 1500 plantes monocotylédones, 138 anthozoaires et 3 zostères. Ces groupes taxonomiques font partie des groupes les plus méconnus et les plus sous-représentés au sein de la Liste rouge. Parmi eux, des évaluations régionales portant sur 365 espèces de papillons, 92 espèces de bousiers et 138 espèces d’anthozoaires ont déjà été publiées sur le site Web officiel de la Liste rouge. Les évaluations concernant les espèces restantes sont en cours et seront publiées en 2016.

La région de la Méditerranée orientale a aussi bénéficié de la réalisation d’une Liste rouge des espèces d’eau douce menacées. Sur les 1236 espèces de poissons, de mollusques, d’odonates (libellules et demoiselles), de plantes, d’oiseaux, d’amphibiens, de crustacés et de mammifères d’eau douce, 368 espèces (29,8 %) sont endémiques à la Méditerranée orientale (c.-à-d. qu’elles ne sont présentent nulle part ailleurs dans le monde).

IDENTIFICATION DES ZONES PRIORITAIRES POUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ

Le projet dédié aux zones clés pour la biodiversité d’eau douce en Méditerranée a conduit à l’identification de 167 sites dans le bassin méditerranéen, couvrant une superficie totale de 302 557 km². Ces résultats servent de base à la création d’un réseau d’aires protégées représentatives pour les espèces d’eau douce, en fournissant en même temps aux gestionnaires publics, chargés de la conservation et de la gestion durable des ressources d’eau douce dans le bassin méditerranéen, des informations sur les sites clés pour la biodiversité d’eau douce. Des ateliers complémentaires, organisés en novembre 2015, ont permis d’obtenir la validation des parties prenantes concernant les Zones clés pour la biodiversité d’eau douce dans le nord-ouest de la Méditerranée, en fonction des nouveaux critères établis. En Afrique du Nord, 43 sites clés pour la biodiversité d’eau douce ont été identifiés, dont 88 % en dehors des aires protégées. Ces zones sont jugées fondamentales au niveau international pour la conservation des espèces et des sites menacés.

Le projet pour la « Promotion de la valeur des Zones clés pour la biodiversité à travers l’implication des organisations de la société civile dans leur conservation et gestion en Afrique du Nord » est un projet sous-régional visant à améliorer la gestion et la gouvernance des aires protégées et des zones clés pour la biodiversité, principalement en Algérie, en Libye, au Maroc et en Tunisie. En s’appuyant sur son réseau de partenaires, l’UICN-Med met en place un cadre pour le dialogue entre les différentes parties prenantes, représentant les gouvernements, les organisations de la société civile et les instituts de recherche. Les accords de collaboration, signés avec les autorités chargées de la gestion des ZCB, visent à superviser les activités du projet, à garantir la participation d’autres partenaires dans les activités de formation et à valider les différents éléments livrables développés dans le cadre du projet. De plus, des zones clés pour la biodiversité d’eau douce dans le nord-ouest de la Méditerranée (couvrant la péninsule Ibérique, le sud de la France et une grande partie de l’Italie) ont été identifiées lors d’un atelier de travail qui s’est tenu à Madrid en novembre 2015, avec le concours d’une vingtaine d’experts en biodiversité d’eau douce et de l’Unité de biodiversité d’eau douce de l’UICN.

D’autre part, l’initiative UICN-Med visant à développer des actions de conservation des plantes dans le sud et l’est de la région méditerranéenne (incluant l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et les Balkans) réunit l’expertise de Plantlife International et de l’UICN pour documenter le statut et la répartition géographique d’une sélection d’espèces de plantes et d’habitats, notamment en dressant une liste des espèces endémiques et en déterminant la répartition des habitats, afin de servir d’outils de gestion et de conservation. Le projet mènera des activités de gestion et de conservation des plantes dans des ZIP, veillera à la transmission des résultats aux mécanismes politiques pertinents au niveau national, régional et mondial, et améliorera la communication et le travail en réseau entre les parties impliquées dans la conservation des plantes.

Un autre axe de travail dont les premiers résultats ont été produits en 2014 est la Liste rouge des écosystèmes. Dans le cadre du projet POCTEFEX-TRANSHABITAT, la Liste rouge des écosystèmes forestiers du Maroc a été finalisée et est en cours de validation. Le travail des experts aide à déterminer si un écosystème est vulnérable, en danger ou même en danger critique, à partir d’un ensemble de critères acceptés au niveau international pour l’évaluation du risque d’effondrement. Dans le même domaine, l’UICN-Med participe aussi au développement de la Liste rouge des écosystèmes en Europe, qui est coordonnée par le bureau de l’UICN à Bruxelles.

DÉVELOPPEMENT D’UNE PLATEFORME D’INFORMATION SUR LA BIODIVERSITÉ MÉDITERRANÉENNE

Neuf organisations internationales spécialisées dans l’environnement en Méditerranée se sont réunies en juillet à Malaga pour réfléchir à la manière de développer une initiative en faveur d’une coopération en matière d’informations et de données relatives à la biodiversité dans la région. Il s’agissait de la deuxième réunion de ce groupe de réflexion composé d’institutions comme l’ACCOBAMS, l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes/la Tour du Valat, le Plan d’action pour la Méditerranée du PNUE/le Plan Bleu, le Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP) de la Convention de Barcelone, le Réseau des gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée (MedPAN), le Programme méditerranéen du WWF et l’UICN-Med. Le gouvernement régional de l’Andalousie et le ministère espagnol de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement ont été invités, ainsi que l’Agence européenne pour l’environnement et le Centre thématique européen sur la diversité biologique (CTE-DB).

Les discussions se poursuivront en 2016 afin d’obtenir une meilleure intégration et une plus grande efficacité des informations, de manière à définir l’état et les tendances de la biodiversité en Méditerranée et ainsi convaincre les responsables politiques de l’importance de la préservation de notre environnement, et afin de déterminer dans quelle mesure chaque organisation peut contribuer à hauteur de ses ressources et de son expertise. Cette initiative sera menée parallèlement à la promotion d’un réseau d’agences de presse et de journalistes soucieux d’améliorer, qualitativement et quantitativement, l’information et de l’actualité environnementale en Méditerranée.

AIRES MARINES PROTÉGÉES

Concernant l’environnement marin, la coordination avec les principaux organismes régionaux, tels que la Convention de Barcelone, continue d’identifier et de proposer de nouvelles aires marines clés dont la protection est nécessaire d’après les informations scientifiques les plus récentes sur les écosystèmes et les espèces qu’elles abritent. Ce domaine de travail concerne tout particulièrement les sites ne relevant pas d’une juridiction nationale, c’est-à-dire une grande partie de la mer Méditerranée ainsi que des zones maritimes profondes et de haute mer. Dans cette optique, plusieurs initiatives sont en cours pour constituer et analyser le cadre législatif actuel pour la protection de la mer au niveau régional et national, en vue de proposer des améliorations et des modifications relatives aux politiques. Par exemple, la désignation et la mise en place de nouveaux sites clés et d’outils de gestion plus efficaces pour les aires marines protégées, et d’autres mesures comme leur désignation en tant qu’Aires d’importance écologique ou biologique (EBSA) dans les régions sous-représentées, en particulier en Afrique du Nord et en Méditerranée orientale.

En collaboration avec l’Agence Française des Aires Marines Protégées (AFAMP), la première réunion sur les écosystèmes profonds de la Méditerranée a été organisée en 2015 à la Station Marine d’Endoume (IMBE, Marseille, France), pour examiner les programmes de recherche actuels et passés, relatifs à la conservation des écosystèmes en eaux profondes de la région, et débattre des différentes perspectives et propositions permettant de conduire une stratégie et des plans d’action efficaces pour la conservation, la gestion et la surveillance continue des eaux profondes en Méditerranée. L’Atlas des monts sous-marins en Méditerranée, publié récemment, fournit également des informations importantes qui pourraient permettre de les considérer à l’avenir en tant que zones de protection ou de conservation marine, en fonction de leur importance pour différentes espèces. De plus, une évaluation des activités d’observation des baleines dans le détroit de Gibraltar a été entreprise en 2015, en coopération avec l’ACCOBAMS

En plus d’influer sur les modèles de gouvernance actuels pour une meilleure gestion des ressources marines, les initiatives développées au cours des deux dernières années ont toutes été caractérisées par des efforts visant à accroître les capacités en vue de comprendre et de traiter les effets du changement climatique et l’impact des activités humaines affectant les aires marines protégées méditerranéennes. L’implication de communautés méditerranéennes au-delà des gouvernements et des institutions a été recherchée auprès des pêcheurs artisanaux d’Afrique du Nord, des professionnels du tourisme et des activités connexes, des plongeurs et des entreprises locales, grâce à des initiatives telles que MedMIS visant à améliorer la surveillance des espèces envahissantes marines dans les AMP ou le projet MEET destiné à soutenir le déploiement de pratiques touristiques durables dans les aires protégées clés avec la participation des communautés locales.

AMÉLIORATION DES CAPACITÉS DES GOUVERNEMENTS ET DES GESTIONNAIRES EN MATIÈRE DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ

Trois pays d’Afrique du Nord bénéficient d’un soutien et de formations afin de préparer des stratégies de conservation et plans d’action nationaux pour des espèces emblématiques comme la grande outarde (Otis tarda) au Maroc, le macaque (Macaca Sylvanus) en Algérie et le mouflon à manchettes (Ammotragus lervia) en Tunisie, ainsi qu’une stratégie de conservation transnationale pour la gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri) au Maghreb. Jusqu’à présent, l’approche de l’UICN a permis la participation d’environ 70 parties prenantes, allant des autorités gouvernementales aux ONG, en passant par des spécialistes de la planification de la conservation, afin d’étudier le statut et la répartition géographique de ces espèces, et d’identifier les principales menaces et les actions prioritaires à mener pour garantir leur sauvegarde à court et moyen terme. L’UICN-Med travaille déjà à la mobilisation des ressources et des engagements afin de mettre en œuvre dans les prochains mois les mesures d’urgence identifiées dans les plans d’action, ce qui fera l’objet d’une prochaine publication. De plus, un atelier de travail sur les rapaces et leur conservation dans les différents pays a mis en lumière les principaux aspects à prendre en compte pour une gestion et un suivi communs de dix espèces d’oiseaux de proie présentes en Espagne et en Afrique du Nord, avec la participation des autorités gouvernementales, du secteur privé et de la communauté conversationniste.

Afin de renforcer les capacités de la société civile en matière de conservation de l’environnement en Afrique du Nord, 249 propositions émanant de jeunes organisations de la société civile en Algérie (55), en Libye (10), au Maroc (78) et en Tunisie (106) ont été reçues et évaluées, et 53 projets ont été retenus pour la deuxième phase de sélection du projet PPI-OSCAN. Cette phase a consisté en la préparation de propositions complètes, suite à une formation adaptée qui a été organisée par les quatre coordinateurs du projet au niveau national, respectivement à Alger, Tripoli, Rabat et Tunis. Au total, 38 propositions ont finalement été sélectionnées et seront mises en œuvre en 2016. Des informations sur les principales organisations et les thèmes abordés sont disponibles sur : here

Concernant l’écotourisme, différentes activités ont été menées pour améliorer les compétences des Membres du projet MEET. Ainsi, des ateliers de formation et des visites d’une ou deux journées ont été organisés du 16 février au 22 mars 2015 pour les huit pays participant au projet MEET, afin de redéfinir les produits figurant au catalogue MEET et d’établir une vision commune entre les gestionnaires des aires protégées et les voyagistes locaux. Un atelier régional de formation à l’écotourisme et à l’interprétation a été organisé par le ROWA de l’UICN, à l’attention des principaux organisateurs de circuits, des guides touristiques et des voyagistes locaux. Vingt-quatre participants venus du Liban, de Grèce, d’Italie, d’Espagne, de Jordanie, de France et de Tunisie ont bénéficié de cette formation. En collaboration avec la Royal Society for Conservation of Nature, l’UICN a également organisé un voyage d’étude dans les aires protégées jordaniennes pour 12 représentants de l’administration publique et d’organisations de la société civile en Algérie, en Libye, au Maroc et en Tunisie, dans le cadre du projet de l’UICN-Med et du CEPF sur la promotion de la valeur des ZCB en Afrique du Nord.

GOUVERNANCE EFFECTIVE ET ÉQUITABLE DE L’UTILISATION DE LA NATURE

CONTRIBUTION À L’AMÉLIORATION DES OUTILS DE GOUVERNANCE DANS LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE

Dans le cadre de la législation et des protocoles internationaux concernant la Méditerranée, l’UICN-Med a renforcé sa présence et resserré ses liens à différents niveaux, en particulier :

AU NIVEAU MÉDITERRANÉEN

CONVENTION DE BARCELONE ET CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE (CDB)

La collaboration avec la Convention de Barcelone continue de se renforcer, surtout en ce qui concerne le Protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique, et le Protocole relatif à la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC). L’UICN-Med collabore avec le CAR/ASP du PAM/PNUE pour définir des zones prioritaires, notamment en aidant les pays à décrire les Aires Spécialement Protégées d’Importance Méditerranéenne (ASPIM), en vue d’être présentées aux Parties contractantes à la Convention de Barcelone.

La contribution à la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique s’est concentrée sur le processus d’identification et de désignation de nouvelles Aires marines d’importance écologique ou biologique (EBSA en anglais), grâce à l’organisation d’un atelier régional méditerranéen à Malaga en 2014, en collaboration avec le Secrétariat de la Convention de Barcelone/du Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM/PNUE), donnant lieu à un accord sur la description de 17 aires répondant aux critères des EBSA.

UNION POUR LA MÉDITERRANÉE (UpM)

Pour optimiser les ressources allouées aux initiatives de l’UICN soutenant les organisations de la société civile, une réunion de coordination avec le Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée a eu lieu en juillet 2015 afin de compléter les actions entreprises spécifiquement dans le cadre du projet « Blue Green » de l’UpM et du PPI-OSCAN (Programme de Petites Initiatives pour les OSC d’Afrique du Nord) de l’UICN. Des discussions ont également eu lieu avec l’UpM, le Plan d’action pour la Méditerranée/PNUE, le Programme méditerranéen du WWF, l’Université de Barcelone et le réseau MedPAN, afin de lancer une initiative conjointe pour la gouvernance des Aires d’importance écologique ou biologique (EBSA) en Méditerranée.

COMMISSION MÉDITERRANÉENNE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE (CMDD)

L’UICN-Med a participé à la réunion du Comité de pilotage de la Commission méditerranéenne du développement durable (CMDD) en juin 2014, afin d’engager la révision de la stratégie méditerranéenne suite aux recommandations adoptées par les Parties contractantes à la Convention de Barcelone lors de la dernière COP à Istanbul en décembre 2013. La nouvelle stratégie méditerranéenne pour le développement durable (SMDD) a été adoptée lors de la 16e réunion de la CMDD à Marrakech en juin 2015. Le Comité de pilotage est constitué de représentants du Plan Bleu, du Plan d’action pour la Méditerranée/PNUE, de Malte, de l’Égypte, de la France et de deux organisations régionales. À compter de janvier 2016, l’UICN-Med deviendra membre de la Commission à part entière, et la Liste verte des aires protégées de l’UICN a été incluse dans la stratégie comme l’un des principaux outils pour atteindre un bon statut de conservation des aires protégées méditerranéennes.

COMMISSION GÉNÉRALE DES PÊCHES POUR LA MÉDITERRANÉE (CGPM) DE LA FAO

La coordination des activités avec la CGPM concernant la conservation des ressources et des écosystèmes marins méditerranéens se poursuit grâce à la participation au sein des comités scientifiques correspondants, l’organisation de missions conjointes et une meilleure coordination des contributions méditerranéennes en faveur de la conservation. Ceci se retrouve dans l’accord signé entre l’UICN et la CGPM en mai 2014. La réunion de suivi avec le Secrétaire Exécutif de la CGPM, organisée le 30 octobre 2015 à Malaga, a convenu de poursuivre les activités suivantes en 2016 et 2017 : (a) développement de la pêche et de l’aquaculture à petite échelle à l’intérieur et autour des aires marines protégées, (b) analyse des mesures déjà en place pour la gestion de l’espace, s’appliquant aux zones de pêche réglementées (régionales et nationales) en tant qu’aires de conservation, en fonction de leurs objectifs, et (c) rapports relatifs aux systèmes de labels régionaux, pour la gestion et la conservation marines, et au statut des espèces envahissantes en Méditerranée.

ACCORD SUR LA CONSERVATION DES CÉTACÉS DE LA MER NOIRE, DE LA MÉDITERRANÉE ET DE LA ZONE ATLANTIQUE ADJACENTE (ACCOBAMS)
La collaboration entre l’ACCOBAMS et l’UICN s’est développée depuis l’adoption de l’Accord convenu en 1996 et entré en vigueur en 2001. Au cours de la période 2014-2015, cette collaboration s’est renforcée grâce à plusieurs activités communes. En 2013 (avec une applicabilité en 2014-2016), la 5e réunion des Parties à l’ACCOBAMS a décidé de partager les responsabilités liées aux activités du Comité scientifique entre l’UICN-Med et la CIESM, et a organisé l’alternance de la présidence du Comité scientifique entre les deux organisations tous les trois ans.


AU NIVEAU SOUS-RÉGIONAL

La sous-région nord-africaine en Méditerranée correspond à un domaine de travail possédant son propre programme d’activités, identifié et convenu entre les Membres de l’UICN et le Secrétariat de Malaga, conformément au Programme mondial de l’UICN. Ainsi, l’UICN-Med fournit soutien et assistance aux pays du Maghreb, notamment pour atteindre les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité et mieux respecter les engagements internationaux au niveau national et sous-régional. Les initiatives transnationales entre l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, telles que la stratégie de conservation de la gazelle de Cuvier, font partie des travaux menés en collaboration pour garantir la responsabilité commune de la région en matière de protection de la biodiversité.

UNION DU MAGHREB ARABE (UMA)

L’UICN et l’Union du Maghreb Arabe ont signé un Mémorandum d’entente à Rabat le 18 mars 2014, pour promouvoir une coopération mutuelle en vue de créer et de mettre en œuvre des initiatives conjointes dans le domaine de la conservation et de la gestion durable de la biodiversité dans les pays du Maghreb. Les domaines de collaboration prioritaires identifiés concernent la protection et la gestion durable des oasis, la conservation de la biodiversité marine et la protection de la biodiversité dans les montagnes.

PROGRAMME DE L’UNESCO SUR L’HOMME ET LA BIOSPHÈRE (MAB)

En s’appuyant sur les travaux réalisés en 2012 en matière de gouvernance et de gestion des réserves de biosphère (RB) en Afrique du Nord, une analyse comparative a été entreprise en 2015 pour soutenir et favoriser la création d’outils de gestion et d’une documentation spécifique, dont la réalisation d’un zonage permettant d’identifier clairement les objectifs et le plan de gestion des Réserves de biosphère en Afrique du Nord, selon une approche participative impliquant les principaux acteurs des RB en Méditerranée. Cette étude porte sur le modèle de gouvernance, les organisations institutionnelles et le cadre juridique déjà en place dans les RB de différents pays. De plus, elle comprend une synthèse analysant leur statut de conservation avec identification des problèmes, défis et synergies communs en termes de gouvernance et de gestion, et aide à identifier deux RB par pays, dont les critères pourraient éventuellement être pris en compte pour l’élaboration d’initiatives collaboratives en 2016.

En outre, cette étude facilitera l’élaboration d’un mécanisme pour la création d’un réseau de RB méditerranéennes et de sites potentiels pour une deuxième RB intercontinentale en Méditerranée. En novembre 2015, des ateliers de travail régionaux ont été organisés en Tunisie et au Maroc pour partager certains des résultats et convenir de la voie à suivre, comme l’utilisation d’indicateurs permettant de surveiller la gouvernance et la gestion dans les réserves de biosphère méditerranéennes


AU NIVEAU NATIONAL

ALGÉRIE

Avec le soutien de la Direction Générale des Forêts algérienne et d’autres autorités, une stratégie de conservation et un plan d’action pour le macaque de Gibraltar sont en cours de préparation, en s’appuyant sur l’expertise de spécialistes nationaux et internationaux dans le domaine de la biologie et de la conservation (planification et gestion). L’Algérie participe aussi à la stratégie transnationale pour la gazelle de Cuvier, au projet de Zones clés pour la biodiversité des plantes et à l’initiative PPI-OSCAN, ainsi qu’à la Stratégie de l’eau 5+5, adoptée lors de la 1re conférence ministérielle 5+5 sur l’eau à Alger le 31 mars 2015.

ÉGYPTE

L’organisation du Forum Régional de Conservation en Afrique du Nord de l’UICN en octobre 2015, avec le soutien du ministère de l’Environnement égyptien et de l’Office arabe pour la jeunesse et l’environnement (AOYE, Membre de l’UICN), a renforcé l’interaction entre les Membres concernant l’identification des priorités pour le prochain Programme Afrique du Nord 2017-2020, et la préparation de recommandations et de résolutions potentielles dans le cadre du Congrès mondial de la nature en 2016.

Le Mémorandum d’entente avec le Centre pour l’Environnement et le Développement pour la Région arabe et l’Europe (CEDARE en anglais) de janvier 2014 est destiné à renforcer la coopération entre les deux institutions.

ITALIE

Le ministère italien de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mer et la Fédération italienne des parcs et réserves naturelles (Federparchi) ont signé un Mémorandum d’entente avec l’UICN en mars 2014, pour soutenir leurs efforts communs concernant les aires protégées marines et terrestres, l’évaluation des espèces et des écosystèmes, la coopération, la communication et la diffusion d’informations.

MAROC

Plusieurs activités de coopération sont en train d’être mises en œuvre avec le soutien de différentes directions gouvernementales, en particulier le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), pour faciliter l’atteinte des Objectifs d’Aichi pour la biodiversité et le respect d’autres engagements internationaux comme la CDB/Convention de Barcelone et la GIZC, concernant les aires protégées marines et terrestres, la planification de l’espace, l’écotourisme et la conservation des espèces.

Un autre axe de travail dont les premiers résultats ont été produits en 2014 est la Liste rouge des écosystèmes. Dans le cadre du projet POCTEFEX-TRANSHABITAT, la Liste rouge des écosystèmes forestiers du Maroc est en cours de validation et contribuera au renforcement des outils de planification pour la conservation de ces écosystèmes.

TUNISIE

La collaboration avec la Tunisie a été renforcée au niveau national grâce à un Mémorandum d’entente pour mener des travaux en commun concernant les Zones clés pour la biodiversité et la planification stratégique de l’écotourisme en Méditerranée. La stratégie de conservation et le plan d’action pour le mouflon à manchettes ont également fait participer l’administration nationale et locale ainsi que des experts locaux pour parvenir à un consensus sur les actions prioritaires nécessaires pour préserver les espèces au niveau national.

DES SOLUTIONS BASÉES SUR LA NATURE

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les principales initiatives menées dans ce domaine se sont concentrées sur l’adaptation au changement climatique en participant au projet sur la résilience sociale, écologique et agricole face au changement climatique (SEARCH), en collaboration avec le ROWA de l’UICN, notamment dans le cadre d’une étude de cas au Maroc. L’équipe SEARCH a défini une vision pour 2020 fondée sur deux piliers : améliorer les conditions de vie de la population en construisant des infrastructures (routes, électricité, eau, etc.) et en les améliorant, et donner accès aux services sociaux de base et à diverses activités économiques. Pour plus d’informations : here.

TL’expansion des espèces envahissantes dans les aires marines protégées méditerranéennes est également liée au changement climatique et fait l’objet d’une surveillance grâce à l’initiative MedMIS qui a lancé une nouvelle application pour smartphones et un outil en ligne pour aider les gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) à contrôler la propagation des espèces envahissantes en mer Méditerranée. La présentation de cette initiative a eu lieu lors d’un atelier sur le changement climatique et les Aires marines protégées, organisé à Cadaqués (Espagne) en avril 2015, par le Réseau des gestionnaires d’Aires marines protégées en Méditerranée (MedPAN) et le Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées de la Convention de Barcelone (CAR/ASP – PAM/PNUE), en collaboration avec le gouvernement autonome catalan (Generalitat de Catalunya), et avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et de la Fondation MAVA. Pour plus d’informations : here

Two new EU Funded Projects

Deux nouveaux projets dédiés au changement climatique, financés par l’UE, ont démarré en 2015 sous la direction du gouvernement andalou (Junta de Andalucía), Membre de l’UICN. Le projet Life Blue Natura vise à établir de nouvelles méthodologies pour la quantification du « carbone bleu », c.-à-d. le carbone piégé par les océans et les écosystèmes côtiers tels que les marais et les herbiers, dont les prairies de Posidonia oceanica en Andalousie. Ces écosystèmes sont des puits de carbone importants, à la fois en raison de leur grande efficacité en termes d’assimilation de la forme organique du gaz, et de leur capacité de stockage (piégeage) pendant des milliers d’années. Néanmoins, malgré l’importance du rôle de ces écosystèmes pour l’atténuation du changement climatique et des services écologiques qu’ils fournissent, leurs habitats disparaissent à un rythme quatre fois plus élevé que celui des forêts terrestres. De son côté, le projet AdaptaMed développera et diffusera des mesures de gestion adaptative pour atténuer les effets de la hausse des températures, causée par le changement climatique, sur les écosystèmes clés. Trois sites naturels en Andalousie participeront à ce projet à titre d’exemple, pour illustrer une zone humide, une zone de haute montagne et une zone côtière subdésertique. Les services écosystémiques clés sont essentiels au développement socioéconomique des communautés rurales, en termes de rétention des sols, de pollinisation, de maintien des pâturages, de régulation thermique, d’approvisionnement en eau et de prévention des feux de forêt et de la désertification.

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

La Conférence de clôture du projet MEET « Expérience méditerranéenne de l’écotourisme » a eu lieu à Barcelone les 10 et 11 décembre 2015. Cette conférence a été le dernier événement public de ce projet qui a duré trois ans et qui a été cofinancé par le Programme de coopération transfrontalière IEVP CT Med, sous la direction de Federparchi-Europarc (Italie) et avec la participation de huit pays méditerranéens (Italie, France, Espagne, Grèce, Malte, Jordanie, Liban et Tunisie). La principale réalisation de ce projet a été la mise en place d’un Réseau de 24 aires protégées et la création d’un Catalogue d’offres écotouristiques, conçu et géré par les parcs concernés et les acteurs locaux.

Le partenariat MEET a aussi fait appel à huit autres organisations, dont l’UICN-Med et le ROWA, l’association des Parcs nationaux de France, MedPAN, les gouvernements régionaux du Latium et de la Catalogne, la Royal Society for Conservation of Nature en Jordanie, et la Réserve de biosphère d’Al-Shouf au Liban. La conférence de clôture a permis la finalisation des recommandations politiques et le lancement d’un deuxième projet, intitulé « Organisation pour la gestion des destinations MEET ».