Depuis que la pandémie de COVID-19 a bouleversé notre quotidien, cette crise a démontré à la société mondiale que nous pouvons vraiment faire les choses différemment. En ces temps incertains, l'UICN souhaite exprimer sa solidarité à toutes les personnes directement touchées par le virus dans le monde. Néanmoins, nous avons besoin d'une vision pour un avenir meilleur, dans lequel l'air frais, l'eau propre et un environnement sain soient un droit pour les gens partout dans le monde. Travailler avec, et non contre, la nature peut accroître notre résilience et notre solidarité. Mais quelle est la voie à suivre pour un meilleur avenir en Méditerranée ? 

1. Appliquer l'approche « One Health »

Le lien solide entre la santé humaine, la santé animale et l'environnement est devenu plus évident que jamais. Comme mentionné dans la déclaration de l'UICN sur COVID-19, "la déforestation, la fragmentation des habitats et l’expansion des frontières agricoles augmentent les contacts entre les humains et les autres animaux, augmentant potentiellement les chances d’apparition et de propagation de zoonoses." En ce sens, le concept de « One Health » développé par l'OMS, la FAO et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) souligne le besoin de coopération entre divers secteurs, de l'agriculture à la recherche médicale en passant par la politique environnementale, pour protéger la santé mondiale dans le contexte actuel de perte de biodiversité et de changement global.

 
Infographie:
https://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Media_Center/img/Infographies/A4-EN-WEB.pdf

2. Partager une vision durable de la Méditerranée à l'horizon 2050  

Le Plan Bleu, sous l’égide des Parties contractantes à la Convention de Barcelone, vient de lancer une ambitieuse exercice de prospection pour développer une vision partagée d'une Méditerranée durable à l'horizon 2050, avec des propositions sur les voies de transition possibles. Le processus a été conçu sous la forme d'une plateforme innovante qui renforce l’interface science-politique, dans le but de mobiliser les organes de décision et les acteurs du nord et du sud de la Méditerranée, au-delà des frontières géographiques et institutionnelles. Ce processus se terminera par une nouvelle étude prospective sur l'environnement et le développement en Méditerranée d'ici 2050, avec un horizon intermédiaire en 2030. L'UICN-Med jouera un rôle actif dans la préparation de ce rapport, en promouvant les Solutions fondées sur la Nature face aux défis du changement climatique, articulés autour de stratégies d'adaptation et d'atténuation pour protéger ou restaurer la biodiversité et accroître la résilience, non seulement dans les écosystèmes côtiers, mais aussi chez les communautés qui en dépendent.

3. Stimuler la « Croissance bleue » (Blue Growth)

Les secteurs marin et maritime, y compris l'aquaculture et le tourisme côtier, ont un grand potentiel pour développer des modèles économiques durables et créer de l'emploi dans toute la région méditerranéenne. Néanmoins, ces secteurs devront intégrer des valeurs liées au développement durable dans cette transition ver une Croissance Bleue. S'il y a une leçon à tirer de la pandémie de COVID19, c'est que le développement socio-économique ne peut être atteint et maintenu sans préserver la nature.

4. Soutenir Green New Deal

Les secteurs marin et maritime, y compris l'aquaculture et le tourisme côtier, ont un grand potentiel pour développer des modèles économiques durables et créer des emplois dans toute la région méditerranéenne. Cependant, ces secteurs devront aborder un changement de paradigme pour permettre une vraie croissance bleue. S'il y a une chose à tirer de la pandémie de COVID19, c'est que le développement socio-économique ne peut être atteint et maintenu sans préserver la nature.

5. Faire partie d'un changement générationnel

Comme chacun se souviendra de cette année en raison de la pandémie de COVID-19, les jeunes générations prennent conscience des défis environnementaux et sociaux qui les attendent. C'est pour cette raison que la transmission de l'expérience et des connaissances des générations plus anciennes aux plus jeunes joue un rôle essentiel dans ce processus. En Afrique du Nord, les jeunes organisations de la société civile au sein du programme PPI-OSCAN, coordonné par l'UICN-Med, mènent des actions de conservation locales en harmonie avec les programmes environnementaux de leurs gouvernements.

6. Assister au Congrès Mondial de la Nature 2020

Bien qu'il soit reporté à janvier 2021, le prochain Congrès mondial de la nature à Marseille sera un tournant dans le développement  d’une structure mondiale de la biodiversité après 2020, pour  freiner la perte de biodiversité. Un groupe d'organisations environnementales  expertes dans différents domaines  et adoptant une approche régionale de la Méditerranéenne uniront leurs forces pour étudier la création potentielle du Consortium "Mediterranean Solutions", dans le but de lancer des actions conjointes pour préserver la biodiversité.

Photo © Samaria National Park, Greece - MEET Network