Sous l’égide du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts au Maroc, un atelier de travail qui a été organisé à Rabat pour évaluer les besoins de conservation des oiseaux de proie du Maroc, afin de consolider une stratégie nationale pour les rapaces diurnes menacés. Les principales espèces concernées par cette stratégie sont : le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), l’Aigle ravisseur (Aquila rapax), l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le Faucon d'Eléonore (Falco eleanorae) et le Faucon pélerin (Falco peregrinus).

Les acteurs concernés se sont basés sur les résultats des missions de terrain auxquelles ont participé différents experts marocains et internationaux en 2019.

Cet atelier, organisé par le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l'UICN à Rabat, a réuni le Comité Marocain de l’UICN et toutes les ONGs qui ont participé aux missions de terrain, entre autres, GREPOM/BirdLife et l’Association Marocaine pour la Fauconnerie et la Conservation des Rapaces (AMFCR) avec le soutien du groupe de Spécialistes de la Planification de la Conservation de la Commission de Survie des Espèces de l’UICN.

Il est à rappeler que tout au long du siècle dernier, le Maroc a vu 5 espèces de rapaces nicheurs diurnes disparaître de son paysage. Depuis 2015, les activités initiées par l’UICN ont permis d’identifier les menaces et les principales causes de la haute mortalité, telles que les interactions avec les lignes électriques. Sous la forme du Programme Atlas, le Département des Eaux et Forêts du Maroc, l’UICN et le Gouvernement régional de l’Andalousie (Junta de Andalucia) ont coordonné le lancement du premier recensement des rapaces rupicoles diurnes du Maroc en février 2019, dont les résultats ont été également présentés pendant l’atelier de Rabat.

Coopération transfrontalière entre l’Espagne et le Maroc

D’ailleurs, les participants du Ministère de la Transition Écologique et du Défi Démographique de l’Espagne et le Département des Eaux et des Forêts du Maroc ont débuté les travaux pour renforcer la coopération entre les deux pays en faveur des oiseaux de proie. 

« Les oiseaux migrateurs sont confrontés à de plus en plus de menaces lors de leurs longs voyages. Étant donné le comportement migratoire de ces rapaces, il est indispensable de s’adresser de façon coordonnée aux problèmes de conservation communs, profitant de l'interaction de certaines populations entre l’Espagne et le Maroc. L’échange et le transfert des connaissances parmi les institutions marocaines et espagnoles sont essentiels afin de conserver les oiseaux migrateurs et leurs habitats en Afrique du Nord », a souligné Antonio Troya, Directeur du Centre de Coopération pour la Méditerranée de l'UICN.

Ce processus suivra les directives internationales de la Convention sur les Espèces Migratoires (CMS), le Mémorandum d’entente sur la conservation des oiseaux de proie migrateurs d’Afrique et d’Eurasie (MdE Rapaces) et contribuera également à la Liste Rouge nationale des oiseaux du Maroc, lancée récemment par les acteurs nationaux.

We’re working with @IUCN_Med, the Morocco Department of Water and Forests, and experts from across the Moroccan #conservation community to deepen our understanding of the threats facing Morocco's #raptors in Rabat this week. pic.twitter.com/Lsc9fbTEXg

— IUCN CPSG (@IUCN_CPSG) January 24, 2020

Ces activités sont inscrites dans le cadre du projet Safe Flyways - reducing infrastructure-related bird mortality in the Mediterranean , financé par la Fondation MAVA.

Photos :  IUCN Red List  https://www.iucnredlist.org/