La « plateforme de gouvernance de GIZC partagée » est au cœur du projet PEGASO. Elle a été conçue pour faciliter la communication, les échanges et la mise en relation entre les partenaires de ce projet, les utilisateurs finaux de la Méditerranée et de la mer Noire, ainsi que les acteurs locaux engagés au niveau des dix « sites d'application collaborative » (CASES). Cette plateforme a mobilisé un millier de parties prenantes et de scientifiques de manière innovante, grâce au développement de la participation active, au partage des connaissances et à une meilleure compréhension de la logique scientifique et pragmatique des outils PEGASO créés au cours du projet.

L'un des principaux résultats du projet PEGASO est le rapport d'évaluation régionale intégrée (IRA, Integrated Regional Assessment). Ce rapport fournit avant tout un plan directeur axé sur les politiques permettant de guider les orientations futures en matière de recherche scientifique, d'élaboration des politiques et d'activités socioéconomiques en lien avec leProtocole sur la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) en Méditerranée, et pouvant s'appliquer aux processus utilisés dans les pays de la mer Noire.

La diversité des partenaires dans le consortium de PEGASO a permis une vaste enquête pour recueillir des informations de tous les pays riverains de la Méditerranée et de la mer Noire et à explorer de nouvelles formes de pensée transdisciplinaire et de travail nécessaires pour faire face aux défis du développement durable du littoral.

Les partenaires PEGASO ont produit une compilation générale et une comparaison des approches de développement durable. Par la suite, ils ont mis en évidence les concepts de développement durable et des cadres communs entre plusieurs stratégies, protocoles, directives, etc. Une attention particulière a été accordée à une compréhension commune de la portée et de l'intention du Protocole GIZC, et sa relation avec d'autres initiatives politiques contemporaines concernant les domaines côtiers, marins et maritimes.

L'une des principales tâches de la plateforme de GIZC partagée de PEGASO était de réaliser une évaluation de référence de l'état actuel de la GIZC dans les pays de la Méditerranée et de la mer Noire. Ceci a été effectué dans le cadre des exigences de l'article 16 du Protocole relatif à la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) de la Méditerranée. Puis, en septembre 2010, le Secrétariat permanent de la Commission pour la protection de la mer Noire contre la pollution (BSC-PS, Commission on the Protection of the Black Sea Against Pollution-Permanent Secretariat) accepta de suivre cette approche pour le bassin de la mer Noire.

Le partage des résultats avec les parties prenantes et les utilisateurs finaux à différentes échelles spatiales a été l'un des principaux défis du projet PEGASO. La logique justifiant le développement de l'infrastructure de données spatiales(IDS) PEGASO était de créer une infrastructure en s'appuyant sur des IDS déjà en place chez certains participants du projet (par exemple Vlaams Instituut voor de Zee, VLIZ), Envirogrids) mais aussi de soutenir la création de nouveaux géonodes pour étendre le partage de donnés en ligne et permettre l'accès aux indicateurs de gestion des zones côtières.

Ce processus de création d'une infrastructure connectée pour le partage des données spatiales reposant sur les principes de la GIZC a été développé en plusieurs étapes : premièrement, par l'organisation d'activités de renforcement des capacités afin de soutenir la construction d'un réseau fonctionnel de géonodes ; deuxièmement, en faisant le lien avec les géonodes déjà en place et en rendant les données accessibles à partir d'institutions clés comme l'Agence européenne pour l'environnement ; et enfin, par le codéveloppement de géonodes locaux/régionaux ou nationaux lorsque cela était demandé par les parties prenantes.

Tout au long du projet, le consortium PEGASO a favorisé les capacités internes pour veiller à ce que les membres de l'équipe puissent collaborer efficacement les uns avec les autres dans le cadre de ce projet complexe à la fois multidisciplinaire et interdisciplinaire. Par sa contribution, le consortium a développé les capacités des communautés d'utilisateurs finaux et des parties prenantes, grâce à la mise en place d'un cadre conceptuel de renforcement des capacités et à un plan de formation adapté. La mise en œuvre de ce plan a permis à chaque partenaire PEGASO et aux utilisateurs finaux de bien comprendre la manière dont les outils et les connaissances peuvent les aider directement dans leur tâche visant à mettre en place la GIZC.

Un cadre pour la comptabilité écosystémique à échelles multiples concernant les bassins de la Méditerranée et de la mer Noire a été créé lors du projet PEGASO. Ce travail a été constitué de trois éléments, à savoir la comptabilité environnementale spatialisée (LEAC, Land and Ecosystem Accounting), la comptabilité environnementale marine (SEAC, Sea Ecosystem Accounting), et l'indice de l'impact sur les écosystèmes en Méditerranée occidentale (WMIIE, Western Mediterranean Impact Index on Ecosystems). Pour la première fois, ces trois éléments ont contribué à une vision holistique des changements, en termes de qualité et de quantité, au niveau des stocks et des flux dans les zones côtières, et des pressions à l'origine de ces changements. Ils ont aussi permis d'obtenir une couverture intégrale des deux bassins à des moments différents pour la côte et les bassins versants. De plus, ils ont constitué une première tentative pour cartographier les écosystèmes, les habitats et les espèces, identifier les facteurs stressants et mesurer les impacts sur les écosystèmes de manière cumulative.

L'application des principes de GIZC requiert le développement d'un ensemble d'indicateurs et une bonne compréhension des facteurs directs et indirects à l'origine des changements. La sélection de la série d'indicateurs PEGASO a été effectuée en s'appuyant sur un examen du précédent cadre d'indicateurs pour la GIZC et sur plusieurs critères comme les exigences du Protocole GIZC et son lien avec l'approche écosystémique, les exigences d'autres cadres définis par les politiques européennes (Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin », Directive-cadre sur l'eau, Natura 2000), et les besoins mis en lumière par les 10 sites pilotes « CASE » et l'évaluation régionale intégrée.

La participation est bien plus qu'un simple outil : c'est un pilier fondamental de la mise en œuvre de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Dans le cadre de PEGASO, la participation a été une question transversale et le fondement de l'intégration des outils développés. L'un des objectifs de PEGASO a été de tester et de valider les outils d'évaluation à l'échelle régionale et locale afin de comprendre à la fois les tendances locales cumulatives et les tendances mondiales, mais aussi la manière dont elles interagissent dans des régions côtières et marines spécifiques.